[ProA – Le Quinzo n°1] Les gros gardent le rythme

Malgré les belles performances d'Evan Fournier, qui part en dribble devant son coach, Poitiers est en très mauvaise posture pour se maintenir. (© PB86)

Tous les quinze jours, nous reviendrons sur les évènements marquants du basket français. Pour sortir de la période des fêtes, la 14ème journée a confirmé les tendances de la fin 2011 !

1 – GRAVELINES DE SANG FROID

Le pouvoir aux Nordistes! À une petite journée de la fin des matchs aller, ce Nancy-Gravelines était impeccablement calé. Le champion de France lorrain contre un des plus sérieux prétendants à sa succession, si ce n’est le favori à sa succession. Et le duel de gros bras a tenu ses promesses. Chassé-croisé haletant où Nancy a souvent semblé en position de s’en aller avec le butin derrière la production de Bernard King. Le remplaçant de Nicolas Batum a peu gâché au scoring (19 points à 7/10) et s’est très vite intégré au collectif du SLUC.

Mais en face, le BCM est resté au contact sur les ailes de Pape Sy puis d’Akpomedah. Avant de recoller grâce à une réussite hallucinante de loin (5/7 dans le dernier quart-temps). Sur un fil, le match s’est décidé sur un shoot quasiment au buzzer de Juby Johnson. Scénario parfait pour les visiteurs, qui conservent les commandes de la ProA. Même si Chalon est toujours là, avec le même bilan de 12 victoires pour 2 défaites, Gravelines continue d’impressionner. Avec Pape Sy de retour des Etats-Unis, l’effectif ne présente que peu de faiblesses et l’objectif est clair: offrir enfin un titre de champion de France au club de la Côte d’opale.

2 – COURSE AUX AS: L’ASVEL GARDE LES CARTES EN MAIN

Villeurbanne est quasiment à Roanne. Les verts se sont imposés face au promu Dijonnais 76-63 suite à une deuxième mi-temps maîtrisée. Le déséquilibre né des départs de Parker et Turiaf se résorbe peu à peu, les américains du club jouent leur rôle de leader, les jeunes pousses tricolores sont au diapason et l’ASVEL devrait connaitre une deuxième partie de saison plus régulière. Avec un bilan à l’équilibre, les joueurs de Pierre Vincent peuvent se contenter d’une défaite sans trop d’écart au Mans et quand même disputer le tournoi de mi-saison (16 au 19 février) dans la Loire. Seul Strasbourg semble encore en mesure de combler l’écart avec Villeurbanne pour venir souffler le ticket restant au dernier moment.

Parmi les autres qualifiés, Gravelines, Chalon et Nancy sont assurés de figurer dans le premier chapeau du tirage au sort des quarts de finale. Le Mans, 4ème à égalité avec le Paris-Levallois, est le mieux placés pour les y accompagner. Orléans et Roanne feront partie du deuxième chapeau.

3- POITIERS NE S’EN SORT PAS

Comment arrêter la chute? Poitiers, à l’ascension fulgurante dans la hiérarchie du basket français, a-t-il touché son palier de performance? 8ème il y a deux ans pour leur saison inaugurale dans l’élite, les poitevins ont lutté toute la saison dernière pour conserver leur place en ProA. Mais en étant souvent au dessus de la ligne de flottaison. Aujourd’hui, c’est avec deux succès de retard que le PB86 regarde les non-relégables.

Malgré des joueurs qui se connaissent par cœur, la magie n’opère plus et l’éclosion d’Evan Fournier ne permet pas de combler les trop nombreux manques. Et surtout, les défaites s’accumulent sans réaction franche. Cela fait onze revers consécutifs pour les hommes de Ruddy Nelhomme. Avec une telle série, n’importe quel entraîneur aurait fait ses valises. Mais le travail réalisé depuis plus de 4 saisons pour l’assistant de Vincent Collet en équipe de France lui offre, pour l’instant, de solides garanties.

L’an dernier, le maintien s’était joué à 11 victoires. Cela signifie que Poitiers doit signer une fin de saison digne d’un membre du TOP8 pour rester en première division. En commençant par l’emporter chez un adversaire direct, Pau, dans le dernier match de la phase aller. Pour rallumer l’espoir de prolonger la belle aventure.

Frédéric Mazéas